Lors du dernier billet, nous en étions au pouvoir ensorceleur de Mme Ravira… J’étais estomaqué de voir tout cela, un très beau succès pour la soirée. Faut dire, en général ce genre de soirée attirait surtout des gens de l’industrie de la recherche marketing, à la fois à la recherche de vieux amis, de contacts d’affaires, de petits filons d’informations sur ce qui se passe un peu partout, les postes disponibles et ceux qui discrètement sont à la recherche… Mais là… Madame Ravira suscitait une telle excitation…
Une belle soirée. Un franc succès où tous avaient trouvé une belle combinaison de contenu scientifique et de plaisir. La soirée se terminait bien. Debout près de la porte de sortie de la salle de réception, je saluais un à un de bons amis et au même moment, Mme Ravira se présente devant moi, je la remercie et je termine le propos en précisant que je la paierais demain au bureau. Un beau sourire sur nos deux visages… une invitée nous surprend et me dit…
« Comment vous vous connaissez!!! » Un peu imbécile, je brise le charme… oui, oui, nous travaillons ensemble, une de mes meilleures employées au centre d’appels… Elle avait noté que lors de nos propos son petit accent slave avait pris le bord pour laisser place à un bel accent de terroir québécois pure laine… Je constate alors stupéfaction et même un peu de tristesse se dessiner sur les visages de plusieurs convives autour de moi ; ils ne savaient plus s’ils devaient encore croire aux pouvoirs divinatoires de cette mystérieuse inconnue.
Peu de temps après ma présidence se termina et par manque de temps, j’ai dû me résoudre et quitter cette belle association. Je consacre maintenant la majeure partie de mes temps libres à ma petite famille, mais je m’ennuie de mes vieux amis et amies du domaine de la recherche. Le temps passe si vite. Je me demande encore si je n’aurais pas mieux fait de me taire lors de cette soirée, ne pas dévoiler l’identité de la mystérieuse cartomancienne afin de laisser toute la place aux rêves… je vieillis et je crois de plus en plus qu’il faut laisser plus de place aux rêves…